Fast fashion ou
sustainable fashion sont des nouveaux mots qui ont fait leur apparition dans notre vocabulaire au cours de ces dernières années. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ces mots ? Out la fast fashion, vive la sustainable fashion diront certains ! Est-ce aussi simple ? Où en est-on ? On vous dévoile tout ici.
La fast fashion définit la production de vêtements en grande quantité et à bas prix.
Ce phénomène s’est exponentiellement accéléré ces dernières années.
DU FAIT-MAIN À LA PRODUCTION DE MASSE
Pendant des siècles, les vêtements étaient créés à la main et définissaient le statut social d’une personne.
Mais cette fonction du vêtement a progressivement disparu grâce à l’apparition de la machine à coudre en 1830 pendant la Révolution Industrielle.
La consommation de masse a rendu les vêtements plus simples et accessibles à tous.
Cette nouvelle méthode de production était rapide, rentable mais déjà très polluante à cause de l’utilisation de substances chimiques et d’eau à outrance. Ces méthodes de fabrication n’ont guère changé depuis.
De plus, du fait de l’augmentation de la population mondiale, l’industrie de la mode est l’une des industries les plus polluantes du monde !
CHAQUE ÉTAPE DE LA PRODUCTION D’UN VÊTEMENT POLLUE LA PLANÈTE
Des chercheurs ont analysé l’intégralité du cycle de vie d’un vêtement et ont démontré que chaque étape de fabrication, de la transformation des matières premières à la fin de vie du produit, avait un impact environnemental.
LES MATIÈRES PREMIÈRES
- La fabrication d’un jean requiert 7,500 litres d’eau. L’eau est nécessaire à toutes les étapes de fabrication : arrosage du coton, application des teintures et substances chimiques, prélavage etc. Selon Le Monde, la quantité d’eau nécessaire pour fabriquer un jean représenterait l’équivalent de la quantité d’eau bue par un homme pendant 7 ans !
- Outre le coton, le pétrole est tout aussi polluant. Il sert à créer le polyester que l’on retrouve dans les sweatshirts et manteaux de la fast fashion. En 2015, 48 millions de tonnes de polyester ont été créées. Moins cher et plus résistant que le coton, il ne constitue toutefois pas une option durable à long terme.
- L’industrie de la mode produit également d’importantes émissions de gaz à effet de serre dues au transport des produits.
Tous les vêtements de la fast fashion contiennent des substances chimiques. Ces produits chimiques ont tous un but différent : des biocides pour prévenir la moisissure, des agents colorants, des agents anti-bactériens et plus encore.
Ces produits sont nocifs pour le corps humain et peuvent causer des allergies plus ou moins sévères. Phtalate, latex ou encore nickel sont des substances chimiques extrêmement dangereuses pour notre santé, mais bel et bien présentes dans nos vêtements.
Le lavage exercé pendant le processus de fabrication ou après achat du vêtement est très polluant. Il entraîne une pollution des eaux et des sols.
Les produits chimiques présents dans les fibres textiles sont rejetés dans les océans et mettent des décennies à se dégrader.
LE TRANSPORT
Vous êtes-vous déjà questionné sur l’origine de vos vêtements ? Il est très compliqué de donner une réponse précise à cette question. En effet, il ne suffit pas de savoir qui a cousu le vêtement, il est aussi nécessaire de se questionner sur chacune des origines des pièces le composant.
Il existe tellement d’intervenants dans la production d’un t-shirt qu’il est donc difficile de déterminer de façon précise son pays d’origine. Ceci amplifie l’impact environnemental négatif de l’industrie de la mode.
EN ROUTE VERS LA MODE ÉTHIQUE
L’industrie de la mode est aujourd’hui très controversée et beaucoup d’acteurs essayent de faire changer les choses. De nombreuses marques, conscientes de leur impact écologique, ont décidé de s’unir pour agir autour d’objectifs communs.
32 entreprises françaises du textile ont ainsi signé en août 2019 le « Fashion Pact ». Leurs objectifs ? Atteindre 0 émission de CO2 d’ici 2050 et 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030.
Autre engagement récent ambitieux : celui de Kering. Le groupe de luxe français a lancé, en collaboration avec Conservation International, le Fonds Régénératif pour la Nature. L’objectif étant de convertir, d’ici 5 ans, 1 million d’hectares de fermes et de paysages liés à la production de matières premières pour l'industrie de la mode, en espaces d’agriculture régénératrice.
Ce fond aidera directement les agriculteurs en finançant divers projets dans différents pays. La priorité pour le groupe, est “d’accroître la qualité et la quantité des matières premières naturelles régénératrices disponibles pour le secteur du luxe et de la mode”.